Montage et premier essai: Dès notre retour nous confectionnons un banc de test afin de nous familiariser avec l’utilisation et le démarrage de la turbine. Au vu de la simplicité du système embarqué (réacteur + ordinateur + Réservoir + pompe /électrovanne et filtre), les modifications à effectuer au twinjet paraissent bien simples : La turbine est posée sur 2 bandes en contreplaqué de 3mm, perpendiculaires à l’axe de l’avion, insérées dans la mousse. L’axe du moteur est aligné sur l’extrado. Par sécurité j’ai inséré un renfort en carbone dans l’aile pour limiter sa flexion, mais François, plus téméraire, ne l’a pas fait, et son jet ne s’en porte pas plus mal… pour l’instant. Le montage des composants dans le fuselage est, malgré la place limitée, facilité par le magnifique réservoir fait sur mesure pour le twinjet par M. Lambert, et qui va remplacer avantageusement la poche à plasma prévue à l’origine
Retour à l’atelier: - Le moteur, de pré-série, avait été acheté et testé en hiver. Maintenant, c’est l’été (eh oui, le temps passe vite mon bon monsieur), et avec + de 30°, ça ne marche plus. Lambert a heureusement, entre temps, développé une nouvelle chambre de combustion qui résout le problème. Et hop, échange gratuit. Simpa le Lambert
- Emporté par ma fièvre sécuritaire, je rajoute un robinet de kérosène. C’est obligatoire dans certains pays. Et comme mon jet est promis à une carrière internationale!
- Pour une fiabilité maximale, il ne lui manque plus qu’une double alimentation et la double fréquence. Je commande donc le module émission double fréquence chez ACT , mais pour le double accus réception… y a plus de place.
Aller, on démarre ! Miracle, la portée est maintenant excellente et la turbine tourne à fond. On me demande donc comment décolle le jet ( bah, oukilet le train d’atterrissage ??). Comment ? Bah voyons, ça se lance à la main ! Devant une procédure de décollage si peu conventionnelle pour un jet, le directeur de piste décide d’arrêter tous les vols afin de me laisser faire seul mon vol de démonstration avec mon « prototype ». Y a pas mieux pour mettre la pression ! Merci monsieur le directeur de piste ! Alain, également de Mach 2.2, me propose de le lancer…. Puisqu’il parait que « ça se lance ce truc ». Il espère juste que son bras ne va pas rôtir.On respire un grand coup et aller hop, gaz à fond, et… il vole.
Il a survécu ! Je peux enfin savourer l’ivresse de mon premier vol au kérosène. Restera juste à savoir pourquoi il monte comme ça le bestiau ! En tout cas, les septiques présents sont maintenant convaincus et viennent gentiment me féliciter de mon audace d’avoir construit un avion expérimental comme premier jet. Eh oui mon bon monsieur, c’est comme ça qu’on fait avancer la recherche fondamentale ! Un réfractaire me fait toute fois remarquer que mon avion… fond ! Damned il a raison. La mousse sous le réacteur est toute molle. Ce n’était pas prévu ça. Un peu de scotch Alu résoudra parfaitement le problème pour les vols suivants.
En ce qui concerne son coté cabreur, je réalise que les gouvernes ont une incurvation vers le haut. On appelle ça du « réflex ». Ca augmente l’auto stabilité et surtout la portance du profil, mais avec 1,5 Kg de poussée, c’est plus vraiment nécessaire. Après avoir imaginé plusieurs solutions plus complexes les unes que les autres, j’en viens finalement à tordre à la main les gouvernes pour qu’elle deviennent « plates ». 2eme problème résolu.